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Loi RIST Art. 33 : Abrogation pure et simple

I.-L'article L. 6146-4 du code de la santé publique est ainsi rétabli : « Art. L. 6146-4.-Le directeur général de l'agence régionale de santé, lorsqu'il est informé par le comptable public de l'irrégularité d'actes juridiques conclus par un établissement public de santé avec une entreprise de travail temporaire, en application de l'article L. 6146-3, ou avec un praticien pour la réalisation de vacations, en application du 2° de l'article L. 6152-1, défère ces actes au tribunal administratif compétent. Il en avise alors sans délai le directeur de l'établissement concerné ainsi que le comptable public. « Lorsque le comptable public constate, lors du contrôle qu'il exerce sur la rémunération du praticien ou sur la rémunération facturée par l'entreprise de travail temporaire, que leur montant excède les plafonds réglementaires, il procède au rejet du paiement des rémunérations irrégulières. Dans ce cas, il en informe le directeur de l'établissement public de santé, qui procède à la régularisation de ces dernières dans les conditions fixées par la réglementation. »

  • 5 000€/24H : Fabulation d'un Ministre qui cherche un bouc-émissaire.

  • Salaire RIST d'un médecin Bac +10 : 380€ Net Max pour 10H de travail, congé payé 10% inclus, précarité 10% inclus, soit 30,40€/heure. Aucun frais de transport, aucun frais de logement, aucun repas pris en charge. 

  • Quel médecin peut accepter de faire des centaines de kms loin de sa famille pour ce salaire méprisant ?

  • Les intérimaires ne sont pas le problème des hôpitaux mais les pansements d'une plaie hémoragique que refuse de traiter ce gouvernement.

  • En Avril 2023, pour combattre des soit disant excès comptables, ce gouvernement, dans un bras de fer jubilatoire, va imposer une souffrance inacceptable à la population et sera responsable mais aussi coupable de morts par centaines. Des centaines de services, des milliers de lits seront brutalement fermés. Est-ce un choix politique volontaire inavoué ?

Lettre Ouverte aux Élus - 26/03/2023

Mesdames et messieurs les sénatrices et sénateurs, mesdames et messieurs les député(e)s, mesdames et messieurs les maire(sse)s, mesdames et messieurs les élus locaux de l’ensemble des départements de la métropole et de l’outre-mer; En déclarant la guerre à ses propres médecins, c’est tout un peuple que ce gouvernement irresponsable a décidé de mettre en grave danger ! L’article 33 de la loi RIST, ...

Lettre ouverte a madame la Sénatrice

Madame la Sénatrice le Houérou, Je me permets de vous écrire car il me semble important d’échanger sur un sujet qui concerne nos concitoyens et leur santé. Leur santé est en péril madame la Sénatrice, et il est important que la population française le sache. Cela fait 40 ans que les gouvernements successifs, et les réformes engagées ont tout simplement anéanti le système de santé numéro un au monde comme on aimait se l’entendre dire. Quand on entend actuellement les actualités et les différents politiciens parler aux informations télévisées, nous avons l’impression que les médecins sont responsables de ce qui se passe actuellement. Non, Madame la Sénatrice, les médecins ne sont pas responsables de ce qui se passe actuellement, les déserts médicaux ont été créés par l’absence de vision à long terme et l’absence de réévaluation du numérus clausus. Madame la Sénatrice, lorsque j’étais externe il y a 20 ans un PUPH qui faisait partie de la commission ministérielle en santé, m’avait avoué que cela faisait 10 ans qu’il mettait en garde les administratifs du danger futur. C’était en 2004, cela fait 30 ans que ça se sait, cela fait 30 ans que les technocrates qui nous dirigent n’ont rien fait pour anticiper cela. Tout cela car il y avait un dicton qui disait « moins de médecin = moins de dépense ».  Nous sommes en 2023 et nous sommes arrivés à la fin de ce beau voyage, madame la Sénatrice. Moins de dépenses, moins de moyens, plus de mort. Et pour la première fois depuis l’après-guerre l’espérance de vie en France a diminué. Les législateurs, les bureaucrates de l’ARS ont réussi a anéantir en 30 ans la santé Française. Alors non Madame la Sénatrice, je ne suis pas responsable des décisions de nos énarques. Madame la Sénatrice, je suis médecin urgentiste PHC à l’APHP, et je suis intérimaire et non mercenaire comme vous aimez les appeler, et non je ne suis pas cannibale, je ne mange que de la viande animale et non humaine. Il est important que vous sachiez que la médecine va mal car les soignants vont mal. Ils vont mal car notre métier qui est de soigner les gens malades ne peut plus être fait dans les règles de l’art. Les conditions de travail dégradées sont devenus une normalité. Avant le COVID, l’hôpital allait mal, pendant le COVID, l’hôpital allait très mal, après le COVID l’hôpital va encore plus mal. Les conditions de travail dégradées ont continué à se détériorer. L’absence de lits d’aval maltraite nos patients. L’absence de reconnaissance de notre profession par la population et par nos énarques continue d’achever encore un peu plus la médecine française. Maintenant il est temps de se poser les bonnes questions Madame la Sénatrice : Pourquoi les médecins quittent-ils le navire en masse ? Pourquoi préfèrent-ils l’intérim plutôt que d’être dans un Centre hospitalier dans une équipe soudée ? Pourquoi préfèrent-ils pratiquer une autre activité ou quitter le pays ? Madame la Sénatrice, le constat est simple et il n’est pas nécessaire de sortir de polytechnique pour le comprendre : Tout d’abord les conditions de travail se sont détériorées, pas manque d’écoute de l’administration hospitalière qui s’est vue avoir les pleins pouvoirs pour « économiser de l’argent ». Madame la Sénatrice comment peut-on gagner de l’argent dans un domaine qui ne peut que coûter de l’argent ? Une fois les conditions de travail détériorées, les praticiens et les infirmiers se rattachent à une Équipe, mais une fois l’Équipe pulvérisée (car il est plus facile de diviser pour mieux régner), il ne reste plus que l’argent. Et le manque de revalorisation des salaires des PH a fini d’achever l’hopital. Les PUPH qui faisaient la renommée de nos CHU, sont parties dans le privé ou à l’étranger, les PH ont démissionnés, se sont installés dans le privé ou sont également partis pratiquer leur art dans des pays qui reconnaissait leur savoir. Oui madame la Sénatrice, tout ce « bordel » actuel, vient de nos tutelles, de nos chers législateurs, de nos chères ARS et de nos chers administratifs hospitaliers qui en ne cessant de vouloir améliorer le système, ne font que le dégrader. Les médecins hospitaliers maltraités par l’administration dans leur pratique quotidienne, ont choisi l’interim pour avoir plus de liberté, plus d’argent ; puisqu’il n’y a pas eu de revalorisation des salaires depuis des années. Même le Ségur de la Santé est une insulte aux anciens PH à qui ont a refusé une revalorisation de leur contrat par rapport aux jeunes PH. Oui Madame la Sénatrice, le législateur humilie les médecins. Les médecins quittent l’hôpital par manque de reconnaissance. Et vous continuez à les brimer en les accusant de tout les maux de l’hôpital. Non Madame la Sénatrice, le serment d’Hippocrate n’est pas un drapeau que l’ont brandit dès qu’il faut culpabiliser un peu plus les médecins. Le Serment d’Hippocrate ne veut pas dire que je doive accepter de me faire piétiner tel un paillasson. Les médecins alertent les autorités depuis des années. Les autorités font la sourde oreille depuis des années. Et maintenant le bouc émissaire tout trouvé pour cacher les insuffisances des énarques sont les intérimaires qui coutent cher à l’hôpital. Madame la Sénatrice, vous et vos collègues législateurs, les bureaucrates, les technocrates tout puissant, avez créé cette Bête Immonde qui est l’Intérim médical et dont vous voulez désormais vous débarrasser. Si vous n’aviez pas encouragé la fuite des médecins des hôpitaux, et leur fuite dans d’autres pays, si vous aviez écouté depuis 30 ans les alertes de nos confrères désormais retraités. Nous n’en serions pas là actuellement. Madame la Sénatrice, l’état de déliquescence de notre beau système de santé fait que l’ensemble de mes collègues et moi-même sommes dégoutés et révulsés de pratiquer notre art dans de pareils situations. Notre moteur et notre motivation pour exercer dans des zones aux conditions de travail exécrables est désormais l’argent. L’argent, ce mot si tabou en France. Tellement normal lorsque l’on parle de footballeur, tellement répugnant et ignoble lorsqu’on parle de ces « nantis » de médecins. Madame la Sénatrice, j’ai payé mes études, la France ne m’a pas payé mes études, j’ai très largement remboursé ma dette en travaillant depuis la 2ème année en tant « qu’esclave » de l’hôpital. Oui madame la Sénatrice, je faisais mes stages tout les matins à l’hôpital, d’abord en tant qu’externe à ranger les papiers dans les dossiers (secrétaire administrative à 20 euros par mois (non je n’ai pas oublié de zéro)) puis je faisais 80 heures à 100 heures en tant qu’interne (ou esclave moderne) à 1400 euros net par mois) rapporté au temps horaire : 4 euros de l’heure Madame la Sénatrice. Alors non, je ne dois rien à la collectivité. Madame la sénatrice, j’ai l’honneur d’avoir entrepris un métier difficile, des études difficiles. J’ai eu la chance d’avoir les capacités pour m’y engagé. J’ai consacré ma jeunesse à étudier. Et jamais je ne me serais douté que le système de santé dans lequel j’atterrissais était si délabré. J’ai fait 15 ans d’étude, je suis titulaire de 7 diplômes, 9 en comptant le brevet et le baccalauréat. Je n’ai pas a rougir de vouloir gagner correctement ma vie. Oui le médecin intérimaire peut gagner entre 1200 euros net et 2000 euros net pour 24 heures de travail. Rapporté au temps horaire entre 50 euros et 83 euros de l’heure. Vous trouvez délirant et extravagant que je gagne entre 50 et 83 euros de l’heure avec les études, l’expérience acquise, la responsabilité de vie entre mes mains. Vous annoncez des chiffres à 5000 euros la garde comme étant une norme. Si c’était le cas cela se saurait et on se battrait pour aller travailler dans ces centres hospitaliers. Madame la Sénatrice la réalité est tout autre. Les conditions de travail sont telles que les centres hospitaliers ne trouvent personne pour 1500 à 2500 euros la garde. Et non ce ne sont pas que les intérimaires qui négocient des gardes à des tarifs élevés (même s’il existe des brebis galeuses dans toutes les professions) les centre hospitaliers augmentent les prix toujours plus haut pour faire figurer un nom sur un planning de garde. Et certains confrères courageux peut-être téméraires allez savoir,  viennent remplacer dans des conditions absolument désastreuses. Madame la Sénatrice, j’exerce dans des centres hospitaliers provinciaux qui ont été abandonnés par la République. Si ces centres ne proposaient pas des rémunérations attractives, aucun médecin ne serait assez fou pour s’infliger tant de douleurs. Madame la Sénatrice, je travaille aux urgences, les patients attendent 1j, 2j voir 3 jours sur un brancard. Des gens meurent sur ces brancards dans des conditions totalement inhumaines. Par comparaison, nous acceptons et nous demandons aux vétérinaires d’euthanasier nos animaux de compagnie dès lors qu’ils souffrent. Nos animaux de compagnie peuvent mourir avec plus de dignité que nos Anciens. Trouvez vous cela normal ? Non madame la Sénatrice et je suis en colère pour cela. Des gens de plus de 70 ans attendent un lit de chirurgie pour être pris en charge pour des fractures. L’administration de l’hôpital n’en a cure, l’ARS également. Cette loi que vous pensez intelligente va permettre de porter le coup final à ce système de santé à l’agonie. Au lieu d’être attractif, d’améliorer les conditions de travail, revaloriser les salaires, améliorer les conditions d’accueil, le gouvernement se veut toujours plus répressif en obligeant les médecins à travailler dans des conditions inacceptables pour n’importe qui à des salaires offensant et humiliant. 35 euros de l’heure pour une journée de travail (8h-18h) et 39 euros de l’heure pour une garde 24h ? Sans uriner, sans déféquer, sans manger, sans boire, sans pause, sans accueil digne de ce nom. Alors que Mbappé gagne 220 euros la minute. (Salaire annuel de 116 000 000 d’euros pour un diplômé du bac) et descend dans les plus beau palace du monde. Vous me direz que je n’ai pas son talent… je ne pourrai vous contredire. Madame la Sénatrice, nous médecins sommes obligés de dormir dans des chambres de garde ignobles  qui sentent mauvais parfois non chauffés, dans des lits avec des matelas en plastique, des oreillers en plastique, souvent avec des WC et des douches communes. La nourriture de l’hôpital est ignoble. Et notre Ministre voudrait retirer la seule chose qui nous motive encore à travailler, c’est-à-dire ce salaire attractif. Mais ce n’est pas le salaire qui est attractif, c’est les PH qui sont sous payés. Comment voulez vous que nous médecin puissions correctement soigner les gens si nous sommes constamment humilier, rabroués, maltraités ? Si l’état ne nous donne pas les moyens, en matériels et en personnels pour soigner nos patients en souffrance ? Madame la Sénatrice, je suis heureux que Monsieur Braun s’en prenne à nous, en effet grâce à lui, l’ensemble du système hospitalier français va s’effondrer tel un château de carte précisément  parce que mes collègues et moi-même allons tout bonnement refuser de venir travailler pour des Clopinettes à partir du 1er avril. L’épidémie COVID sera une partie de plaisir à coté de ce que l’ensemble de la population française va connaître à partir du 1er avril. Le gouvernement se met le doigt dans l’œil, cet entêtement va mener au Chaos. Les gros centres hospitaliers provinciaux, ont déjà du mal à absorber leurs patients avec en général entre 20 et 30 patients sur des brancards tous les matins aux transmissions aux urgences de presque tous les hôpitaux de France. Vous leur promettez en avril d’en absorber beaucoup plus, puisque les ARS veulent fermer les petits centres hospitaliers alentours. C’est une catastrophe sanitaire sans précédent que vous promettez à nos concitoyens. Et vous devrez prendre vous et le gouvernement la responsabilité de vos actions néfastes. Madame la Sénatrice, c’est un cri du cœur. Il reste encore 20 jours pour que cette loi soit enfin enterrée à jamais. Respectueusement, Dr .